• Ce titre volontairement provocateur a pour objectif de tenir en haleine sur un sujet qui demeure sensible, celui de la place des filles dans les études scientifiques. Si les progrès sont nombreux et indéniables, si les filles qui ont fait ce type d’études réussissent aussi bien, voire mieux que les garçons, il est parfois difficile de les attirer vers certaines filières marquées du sceau de la masculinité. Nous tenterons de répondre à cette première question : « comment promouvoir les sciences et les techniques auprès des filles et pourquoi cet effort reste encore et toujours nécessaire et plus que jamais d’actualité ? » ; Nous étudierons entre autres les nombreux stéréotypes - relayés à tous les niveaux de la société - qui véhiculent des représentations réductrices et déformantes de la réalité de certaines professions scientifiques… Femme tenant un livre - Fresque de Pompéi
    L’orientation, porte d’entrée dans le supérieur, fera également l’objet d’une attention particulière. Si tous les cursus sont officiellement ouverts aux filles et aux garçons, des obstacles jalonnent toujours les parcours : de l’idée selon laquelle les filles ne seraient pas attirées par les mathématiques ou la physique jusqu’au manque d’informations sur les métiers et leurs débouchés, en passant par l’auto censure de certaines élèves. A titre d’exemple, les filles inscrites en classes préparatoires au lycée Henry IV à Paris ont enfin droit de cité à l'internat depuis le 2 septembre 2010 ! Cet obstacle est désormais levé mais démontre combien la vigilance est nécessaire pour que filles et garçons aient les mêmes chances ! Faut-il rappeler que « Dormir sur place, en internat » présente de nombreux avantages en termes de coût, d’efficacité, et d’accès à de multiples services offerts par le lycée. Les garçons y avaient droit, pas les filles…
    Laurie Lipton - On

    Interroger l’orientation des filles, c’est aussi s’inquiéter de la désaffection pour les études scientifiques et tenter de résoudre cette énigme : « pourquoi les jeunes, filles et garçons, confirment de moins en moins leurs choix des sciences quand ils entrent dans l’enseignement supérieur ? ». Nous essaierons de comprendre ce phénomène et d’aller au-delà des idées reçues et des explications « clés en mains ». Si les premiers symptômes sont apparus dans les universités, les classes préparatoires sont désormais touchées et certaines ne remplissent pas leurs salles. L’image de la science, les différentes réformes scolaires, le profil des élèves de terminale sont trois des explications possibles sans être les seules. Nous les analyserons point par point sans exclure d’autres hypothèses aussi pertinentes.  

    Enfin, un coup de projecteur sur le rôle et la place des femmes dans la recherche publique ou privée et dans les métiers scientifiques conclura la présentation : « Mais comment ont-elles fait pour en arriver là ? » ; les différentes réponses nous éclaireront sur le parcours de ces femmes « chercheuses, ingénieures ou techniciennes », toutes anonymes mais remarquables. Plus que des chiffres ou des statistiques, leur exemple, comme celui des plus illustres, est désormais fondamental pour les générations futures…

    Cette conférence sera présentée par Pascale Rigaud le samedi 14 mai à 9h.


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  • L’objectif de cette communication est d’analyser comment l’exigence de démocratie technique (prolifération de comités hybrides, intervention citoyenne, etc.) se traduit aujourd’hui dans la dynamique de l’innovation biotechnologique. Il ne s’agit pas tant de décrire les formes de participation du public en matière de science et de technologie mais plutôt de s’interroger sur les raisons de l’actualité de ces formes de participation sociale.
    Timsa - Follow the leader (détail) Cette exigence participative tend à devenir de plus en plus forte depuis ces cinquante dernières années, principalement pour les objets biotechnologiques. Si bien qu’il devient de plus en plus difficile de séparer la labellisation scientifique de ce type d’objet, de la manière dont il sera gouverné. À partir de quelques expériences institutionnelles, (conseil national du SIDA, Agence de la Biomédecine, Haut Conseil des Biotechnologies), une attention particulière sera portée au moment de mise en place de dispositifs concrets de discussion, de délibération entre les experts et des groupes qui n’acceptent pas forcément le monopole des expertises.
    L’hypothèse est que ces formes de gouvernabilité associant des groupes traditionnellement peu représentés dans l’expertise scientifique sont reliées à une dynamique de l’innovation médicale particulière de ces quarante dernières années.
    Ce brouillage des catégories scientifiques et politiques peut être mis en relation avec l’avènement des sciences biologiques à « l’échelle moléculaire » et plus particulièrement, avec le développement des outils de la biologie moléculaire à partir des années 70.  La constitution de savoirs, de pratiques et de cultures matérielles référés à l’échelle « moléculaire » a rendu ces produits ingouvernables du fait des logiques particulières à cet ordre de grandeur. Cette communication montrera l’importance des relations d’échelle pour comprendre le développement des politiques technologiques. Les ruptures d’échelles intervenues au sein de la biologie, et dans l’industrialisation de ses produits expliqueraient ainsi les difficultés particulières de leur gouvernance. Elles se traduisent notamment par la confusion grandissante entre ce qui relève du risque (probabilité de survenue d’un évènement défavorable) et ce qui relève de l’incertitude (impossibilité de quantifier objectivement des probabilités de survenue d’un évènement défavorable). Jonathan Borofski - Molecule Man 
    À partir de différents exemples (cellules souches embryonnaires, trithérapies et OGM), on montrera que personne ne s’accorde sur la lunette d’observation adéquate pour qualifier ces technologies, ce qui se traduit par une transformation profonde des modalités de gouvernance autour de ces produits.

      Cette conférence sera présentée par Virginie Tournay le samedi 14 mai à 10h.


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  • De Chirico - La Nostalgia dell'infinito

    Les nanosciences et nanotechnologies sont des domaines de recherche dont le nom a fleuri au cours des deux dernières décennies comme étant, pour les uns, porteurs de grandes espérances et, pour les autres, porteurs d’autant de craintes. Bien évidemment, on devine aisément que la réalité se trouve quelque part entre ces deux extrêmes.

    Il reste toutefois à s’interroger sur les raisons pour lesquelles les sociétés, les médias et parfois aussi les scientifiques, sont capables de produire des grands écarts d’une telle intensité. À cet égard, il serait important d’enquêter sur les évolutions contemporaines des comportements et des valeurs : on aura ainsi toutes les chances de constater qu’en l’absence de repères stables, toute fluctuation dans la pensée, dans les médias, dans la littérature de science-fiction, prennent des allures de tsunami.

    Les sociétés futures seront-elles capables de résister aux déchaînements des émotions excessives ? Comment ré-intégrer la démarche rationnelle (seul garant d’une démarche éthique) dans une vision plus sereine et moins passionnelle des évolutions scientifiques et technologiques ? C’est là un enjeu sur lequel tous les citoyens conscients et responsables devraient pouvoir se pencher. C’est là aussi un enjeu dont la courte histoire des nanos permettra de clarifier les contours.

      Cette conférence sera présentée par Nayla Farouki le samedi 14 mai à 11h.


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  • Olafur Eliasson - The Weather Project

    Malgré quelques contradicteurs, le réchauffement climatique est un fait constaté à l'échelle de la planète, avec toutefois quelques différences régionales. La Terre n'a jamais cessé de subir des oscillations fortes de températures moyennes, mais la vitesse à laquelle les scientifiques mesurent l'évolution actuelle est sans précédent. Or, il faut savoir qu'une augmentation de 1°C de la température moyenne annuelle correspond à une migration de 200km vers le nord des conditions climatiques générales. Ainsi l'augmentation de 2°C prévue par les travaux du GIEC apporterait un climat méditerranéen légèrement dégradé dans le Limousin.
     
    Cette modification majeure peut impacter durablement les conditions de vie sur les territoires, non seulement en termes de biodiversité et d'espaces naturels, mais aussi en termes d'activités humaines. Nous devons nous interroger sur l'avenir de notre agriculture, celle qui nourrit les Hommes, en termes d'évolutions de nos réservoirs d'énergies renouvelables, en termes de risques (inondations, tempêtes, incendies) et du coût social de l'émergence de risques nouveaux, en terme de conditions de travail, et en terme de santé publique.

    L'objectif de la présentation sera de faire prendre conscience des évolutions probables afin de transformer l'évolution climatique en opportunité positive.

      Cette conférence sera présentée par Christian Tschocke le samedi 14 mai à 14h.


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  • Van Gogh - Champ de blé avec corbeaux

    Entre "nourrir la planète" et un "contrôle de l'alimentation par des multinationales", la querelle des OGM nous offre toute la gamme des opinions péremptoires et simplistes. L'affirmation "les OGM menacent la biodiversité" procède d’une vision unique "des OGM" et de "la biodiversité". Pourtant il convient de distinguer différents niveaux de "biodiversité" et différents "OGM". De même, une autre allégation souvent propagée, "les OGM ne profitent qu'aux multinationales", est contredite par l’adoption des variétés biotechnologiques de première génération, à l'évidence dans des proportions importantes, par certains agriculteurs en certains lieux, et par les études économiques révélant des bénéfices partagés entre semenciers et utilisateurs des semences. La déformation des faits n'épargne pas même le terrain réglementaire : les brevets empêchent l'agriculteur de resemer le grain qu'il a récolté" alors que des textes de loi définissent explicitement le contraire (Loi française relative à la protection des inventions biotechnologiques du 29 novembre 2004).

    Ces exemples, tirés de la Biologie, de l'Economie et du Droit illustrent la nécessité démocratique de présenter les innovations scientifiques et techniques dans le respect des faits, sans simplification abusive, tout en restant compréhensible par une audience large. La société moderne de la "communication" se révèle cependant incapable de relever le défi d’un débat démocratique centré sur les vraies problématiques nouvelles, inhérentes à toute innovation majeure. Après plus de 15 ans de "débat", « on entend dire beaucoup de choses sur les OGM », mais Internet charrie le vrai le plus encyclopédique et le faux le plus grossier. Chacun peut entendre le silence assourdissant des grandes institutions scientifiques sur la querelle des OGM. Alors que les pouvoirs publics devraient assumer un rôle d'arbitre impartial, ce n'est manifestement pas le cas du gouvernement actuel, ni d'ailleurs d'autres gouvernements en Europe, car, contrairement à d'autres zones du monde, les biotechnologies végétales n'y sont plus considérées comme un enjeu économique stratégique mais comme un "marqueur d'image".

    Cette présentation placera la querelle des OGM dans la perspective historique de l'amélioration des plantes, des innovations scientifiques et techniques de la biologie moléculaire, et de la vision européenne de l'évaluation et de la gestion des risques.


    Cette conférence sera présentée par Marcel Kuntz le samedi 14 mai à 15h.


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